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C'est une ouverture sur les archives, les souvenirs, le parcours de Georges Didi-Huberman qui porte pour titre Pour commencer encore. On aurait pu imaginer "commencer enfin". Or justement, parler de soi ne se fait pas ici selon la tradition du parler depuis la fin et en ordonnant les choses dans cette perspective. Nous sommes à Saint-Etienne, ville natale de l'historien d'art et le voilà invité à y revenir. Il y plonge sans vouloir s'enivrer des souvenirs, de cette ivresse que permet la position détachée de celui qui n'est plus de ce monde, de celui qui a réussi et qui laisse éclater sa réussite dans l'exposé sincère de sa mythologie personnelle. Or Didi-Huberman y a laissé du silence et de l'intime. Et revenir sur ces expériences se fait avec le souci d'expliquer. La figure du double y est présente, d'abord pour déjouer le mythe des racines. Il n'est pas enraciné car ses racines plongent aux deux bouts de l'Europe, la Tunisie et la Pologne. Le noeud s'est fait dans la cité minière. Puis les études, les sensations, l'envol. Le livre se complète d'images, ou plutôt l'image répond au texte, l'archive dialogue avec les photos de l'auteur. Le fragment domine et le livre est une composition faite d'assemblages.

"Je m'amuse au musée" écrit-il. Et combien je comprends ce sentiment. Le livre est composé comme un musée imaginaire, fait de composition d'éclats. On s'y promène dans la mémoire, les lieux, les archives, les émotions.

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