Au Panthéon, il y a un trou au plafond. L'oculus fait neuf mètres de diamètre. La coupole à caissons fait un écrin abstrait autour du trou parfaitement circulaire qui donne sur la couleur du ciel. Difficile d'y voir autre chose que du bleu ou du gris selon la météo. Et quand il pleut, le marbre du sol s'humidifie mais par 22 petites ouvertures en amandes, l'eau s'écoule et disparait. Il ne reste que de quoi lustrer la brillance marmoréenne.
J'ai toujours aimer lever les yeux vers l'oculus en entrant dans le Panthéon. Tout résonne et le bruit assourdissant couvre tout, alors on s'échappe. Au mur aussi, comme au sol, les plaques de marbre exposent leurs nervures colorées comme des cartes mentales. Fleuves de sang dans un désert de sable jaune, vallées vertes sur des plateaux de craie, coulées noires dans les terres arides, toutes ces déclinaisons abstraites me laissent à penser que l'oeil antique était tout aussi familiarisé sinon plus que le nôtre avec l'abstraction.
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