Rendre visite aux grands écrivains dans leurs lieux de résidence est toujours un peu intimidant et souvent vain. Qu' y retrouve-t-on qu'un lieu qui servit que de réceptacle à l'écriture d'une oeuvre? Mais selon les écrivains, on peut s'imprégner du lieu ou au contraire imaginer ce qu'il fut. Aux Charmettes, c'est le bonheur de Rousseau auprès de Mme de Warens qu'on retrouve. Et on le retrouve à coup sûr car on connaît les pages des Confessions. On l'imagine sans peine : lire, herboriser, aimer au grand air.
La maison est organisée comme dans le récit, et au mur les papiers peints, tels qu'ils furent et que les virent Jean-Jacques. Tout un monde d'ornements qu'on voit sans plus y prêter d'attention. Que racontent ces papiers? L'ornement géométrique pour masquer les plâtres, entrelacements répétés qui occupent l’œil sans l'attirer. Et puis des scènes naturelles, un peu chinoises : fleurs ouvertes, branches coudées, oiseaux perchés ou volants.
Ce que mon regard a retenu c'est ce que celui de Jean-Jacques a vu, ce papier peint qui enveloppa son bonheur.